Eau du robinet athenes : analyse des contaminants possibles

Eau du robinet athenes : analyse des contaminants possibles
Qualité de l’eau du robinet à Athènes : une question légitime
Si vous vivez à Athènes, vous vous êtes peut-être déjà demandé si l’eau du robinet y est vraiment sûre. Et si vous planifiez un voyage en Grèce ou l’achat d’un bien immobilier dans la capitale hellénique, la question revient inévitablement : peut-on boire l’eau du robinet à Athènes sans risque ? La réponse courte est, dans la majorité des cas, oui. Mais comme souvent en matière d’eau potable, la réponse longue mérite quelques nuances.
Origine de l’eau à Athènes : d’où vient-elle ?
Athènes s’approvisionne en eau principalement à partir de deux grands réservoirs : le lac Marathon et le lac Yliki, situés respectivement à environ 45 km et 70 km de la ville. L’eau est ensuite traitée dans plusieurs stations modernes, qui suivent les normes de l’Union européenne. Le gestionnaire principal de la distribution de l’eau est la compagnie publique EYDAP (Entreprise de l’Eau et de l’Assainissement d’Athènes).
Les infrastructures ont été modernisées, notamment en vue des Jeux Olympiques de 2004, mais comme dans beaucoup de grandes villes, la qualité finale de l’eau dépend aussi des canalisations domestiques et des installations privées. C’est là que les choses deviennent plus intéressantes… et plus complexes.
Que contient réellement l’eau du robinet à Athènes ?
Pour déterminer si l’eau distribuée dans la capitale grecque est sans danger, on doit s’intéresser aux contaminants courants. Voici les principaux que l’on retrouve dans les analyses officielles ou les retours d’organismes indépendants :
- Chlore : Ajouté pour la désinfection, il peut influencer l’odeur et le goût de l’eau, sans la rendre pour autant nocive. Les teneurs respectent globalement les limites fixées par l’UE (0,5 mg/L généralement observé).
- Plomb : Bien que les canalisations publiques soient globalement aux normes, des logements anciens peuvent encore comporter des tuyauteries en plomb, surtout dans le centre historique.
- Nitrates : Présents généralement en très faible quantité. On reste bien en-dessous de la limite réglementaire des 50 mg/L. Athènes semble épargnée par les pollutions agricoles massives qu’on retrouve ailleurs en Europe.
- Arsenic : Totalement absent dans les analyses les plus récentes (sources : EYDAP, rapports 2022-2023). Un point rassurant.
- Résidus de médicaments et de microplastiques : Comme dans la plupart des villes européennes, ces substances ne sont pas systématiquement filtrées par les stations de traitement. Mais aucun dépassement de seuil critique n’a été signalé jusqu’à présent.
- Micro-organismes (coliformes, E. coli, etc.) : L’eau est globalement bien surveillée. Lors d’épisodes extrêmes (canicules prolongées, coupures d’eau, etc.), le risque de contamination augmente localement, mais c’est rare.
En résumé ? L’eau du robinet à Athènes est généralement potable et conforme aux standards de qualité de l’OMS et de l’UE. Toutefois, certaines précautions, notamment liées aux infrastructures privées, sont à considérer.
Qu’en disent les tests indépendants et les retours d’expatriés ?
Des expatriés francophones vivant à Athènes rapportent souvent que l’eau a « un goût prononcé de chlore » – un commentaire qui revient fréquemment dans les quartiers comme Kolonaki ou Exarchia. Certaines familles optent ainsi pour une carafe filtrante ou un système de filtration sous évier, non pas par crainte pour la santé, mais simplement pour le confort gustatif.
D’après les tests menés par des associations de consommateurs comme Consumers’ Association of Greece, l’eau athénienne montre une stabilité notable dans ses paramètres essentiels : pH, conductivité, dureté, résidus secs… Aucun excès alarmant n’a été identifié.
Un parallèle intéressant peut être établi avec la situation à Thessalonique, où l’on observe davantage de fluctuations bactériennes après de fortes pluies – un phénomène moins fréquent à Athènes en raison du traitement plus efficace de l’eau brute.
Les cas où la vigilance s’impose
Certains contextes méritent une attention particulière :
- Logements anciens ou mal entretenus : Si vous habitez ou louez dans un immeuble de plus de 40 ans sans rénovation des canalisations, il est pertinent de faire analyser un échantillon d’eau prélevé au robinet. Le plomb, le cuivre ou même le fer peuvent facilement migrer si les tuyaux sont corrodés.
- Ouverture prolongée d’une résidence secondaire : Après plusieurs mois sans utilisation du système d’eau, il est recommandé de faire couler l’eau plusieurs minutes avant de la consommer, surtout si elle stagne dans le réseau intérieur.
- Sensibilité digestive ou système immunitaire affaibli : Les personnes immunodéprimées, les nourrissons ou les adultes âgés devraient envisager une méthode de traitement supplémentaire, comme la microfiltration ou l’osmose inverse, dans un souci préventif.
Et l’eau en bouteille dans tout ça ?
On ne va pas se mentir : la consommation d’eau en bouteille reste très élevée en Grèce, et Athènes ne fait pas exception. Cela tient autant à une habitude culturelle qu’à une défiance historique envers les services publics. Pourtant, comme nous l’avons vu, l’eau municipale est généralement de bonne qualité, et choisir un filtre domestique peut s’avérer un compromis à la fois économique et écologique, surtout à long terme.
Sur le plan financier, une famille de quatre personnes dépense environ 300 à 400 € par an en eau en bouteille. Un bon système de filtration par charbon actif ou UV coûte autour de 150 à 300 € à l’installation, avec des frais d’entretien minimes ensuite. À la longue, le calcul est vite fait…
Existe-t-il des zones plus à risque à Athènes ?
Globalement, les analyses montrent assez peu de différence d’un quartier à l’autre. Mais certains secteurs, comme Piraeus (le port) ou certaines zones du sud (Glyfada, Voula), peuvent présenter une eau plus « dure » (teneur élevée en calcium et magnésium), ce qui n’a pas d’impact sanitaire direct, mais peut favoriser l’entartrage des électroménagers.
Des retours isolés font état de goût métallique ou d’eau jaunâtre après de gros travaux publics, mais il s’agit généralement d’épisodes temporaires. Dans ces cas-là, il suffit d’attendre quelques heures avant de consommer l’eau à nouveau ou de la faire bouillir en prévention.
Faut-il installer un purificateur d’eau à Athènes ?
Tout dépend de votre niveau d’exigence. Ceux qui sont sensibles au goût – ou qui veulent éliminer des contaminants « invisibles » – trouveront leur compte en installant un dispositif de filtration domestique. Les plus courants à Athènes sont :
- Les carafes filtrantes avec charbon actif (idéal pour réduire le goût de chlore et améliorer la saveur)
- Les filtres à gravité (type Berkey) pour une purification plus poussée sur les bactéries et métaux lourds
- Les osmoseurs inverses pour une solution « zéro compromis », bien que plus coûteuse et énergivore
D’autre part, pour ceux qui vivent dans un quartier moderne, avec une plomberie récente et une eau au goût acceptable, le filtrage n’est pas une obligation immédiate. On peut tout à fait boire l’eau du robinet telle quelle, sans danger majeur.
Conseils pratiques pour les habitants et voyageurs
- En voyage : apportez votre gourde réutilisable et remplissez-la aux fontaines publiques si elles sont identifiées comme potables (elles le sont souvent dans les musées, parcs et stations de métro principales).
- Chez vous : ouvrez le robinet quelques secondes chaque matin pour évacuer l’eau stagnante, surtout si vous êtes en étage élevé.
- Prendre avec vous des pastilles de purification (type Micropur) si vous envisagez des excursions dans les îles, où l’approvisionnement peut être plus variable.
Enfin, si vous êtes sur place depuis peu, prenez le temps de goûter l’eau avant d’investir dans une solution de filtration. Parfois, le simple fait de laisser reposer l’eau au réfrigérateur pendant quelques heures suffit à atténuer le goût du chlore et rendre l’expérience parfaitement acceptable.
Rester informé sur la qualité de l’eau reste un réflexe utile dans n’importe quelle ville du monde. Athènes ne fait pas exception : l’eau y est globalement sûre, mais quelques ajustements simples peuvent améliorer votre confort et votre tranquillité d’esprit.