Eau du robinet marseille : composition, risques et purification

Eau du robinet marseille : composition, risques et purification
Une eau du robinet sous le soleil marseillais
Marseille, deuxième plus grande ville de France, est réputée pour son climat méditerranéen, sa bouillabaisse… et ses débats récurrents sur la qualité de l’eau du robinet. Dans une ville de plus de 870 000 habitants, où l’eau coule à flot entre les robinets, les carafes filtrantes et les glaçons, il est naturel de s’interroger sur ce que l’on boit réellement au quotidien.
Composition, risques, qualité, purification : cet article propose un état des lieux objectif sur l’eau du robinet à Marseille, basé sur des données publiques, des études officielles et des retours d’utilisateur·ices. L’objectif ? Vous aider à y voir plus clair… et peut-être à boire plus sereinement.
Quelle est l’origine de l’eau du robinet à Marseille ?
À Marseille, l’eau potable provient majoritairement d’une source bien connue : la rivière Durance, via le Canal de Marseille. Une ressource relativement stable, exploitée depuis la fin du XIXe siècle, et qui alimente aujourd’hui plus de 80 % des foyers marseillais.
Cette eau est captée dans les Alpes du Sud, puis acheminée sur près de 80 km grâce à un ingénieux réseau de canaux, stations de traitement et réservoirs. Le reste provient de forages souterrains secondaires ou de captages locaux, utilisés en appoint.
Grâce à sa provenance alpine, l’eau brute de Marseille est généralement peu polluée à l’origine. Mais cela ne signifie pas qu’elle arrive pure au robinet : comme toute eau destinée à la consommation, elle subit une série de traitements et peut contenir des résidus ou des additifs réglementés.
Une composition minérale bien spécifique
L’eau du robinet de Marseille est de type « peu dure », avec une minéralisation modérée. Elle contient généralement :
- Du calcium : environ 40 à 60 mg/L
- Du magnésium : 4 à 8 mg/L
- Du sodium : autour de 10 mg/L
- Des bicarbonates : entre 150 et 250 mg/L
Si vous vivez dans le 8ᵉ arrondissement ou que vous travaillez dans les quartiers nord, la composition peut varier légèrement, notamment en raison de la diversité des points de distribution. Notons aussi que l’eau est légèrement alcaline (pH autour de 7,5 à 8), ce qui limite sa corrosion et prolonge la durée de vie des canalisations.
Côté goût, les avis divergent. Certains Marseillais la trouvent « douce et neutre », d’autres pointent une « légère odeur de chlore » ou un arrière-goût désagréable, surtout en été. Une perception souvent liée au traitement chimique obligatoire… et à la température de l’eau, qui peut monter rapidement dans les canalisations.
Les substances présentes dans l’eau : entre normes et vigilance
La législation française impose des normes très strictes sur la qualité de l’eau potable, avec des seuils à ne pas dépasser pour des centaines de substances : nitrates, pesticides, métaux lourds, résidus médicamenteux, micro-organismes… Et globalement, l’eau de Marseille est conforme à la réglementation.
Mais conformité ne rime pas toujours avec innocuité optimale. Voici quelques éléments à surveiller :
- Le chlore : ajouté pour désinfecter l’eau, il peut provoquer des odeurs ou goûts désagréables. Bien qu’inoffensif à faible dose, il peut irriter les peaux sensibles et accentuer l’eczéma chez certains.
- Les nitrates : présents à l’état de trace (généralement < 15 mg/L), ils restent en dessous du seuil sanitaire (50 mg/L) mais témoignent parfois d'une pollution agricole dans la zone de captage.
- Les résidus de médicaments : ils sont peu étudiés à l’échelle locale, mais des traces d’analgésiques, antibiotiques, voire d’hormones ont été détectées dans certaines analyses ponctuelles au niveau national.
- Le plomb : s’il est rarement présent dans l’eau distribuée, il peut se retrouver dans le réseau intérieur des habitats anciens, notamment dans les tuyaux en plomb encore présents dans certains immeubles marseillais (notamment dans les quartiers plus âgés ou les logements insalubres).
En avril 2021, une étude de la régie des eaux de Marseille a révélé que 98,7 % des échantillons prélevés étaient pleinement conformes sur tous les critères… mais cela laisse tout de même un résiduel de situations non idéales, souvent localisées.
Quels sont les vrais risques pour la santé ?
Le principal risque immédiat reste infectieux : en cas de rupture dans le réseau ou d’incident de traitement (travaux, orage violent, contamination ponctuelle), des bactéries ou parasites peuvent être présents temporairement dans l’eau du robinet.
Cela reste rare, mais pas impossible : par exemple, plusieurs alertes microbiologiques ont été émises ponctuellement entre 2016 et 2023, avec parfois des avis de non-consommation temporaire dans certains arrondissements (notamment le 15ᵉ et le 16ᵉ).
À plus long terme, les risques potentiels concernent davantage l’exposition cumulée aux petites doses de contaminants (pesticides, chlorates, perturbateurs endocriniens…). La science progresse, mais le principe de précaution reste conseillé, surtout pour les nourrissons, les femmes enceintes ou les personnes souffrant de pathologies chroniques.
Des solutions de purification adaptées au contexte marseillais
Face aux incertitudes ou aux préférences personnelles, de nombreuses familles choisissent de filtrer leur eau à domicile. Mais attention : toutes les solutions ne se valent pas, et il est important de choisir selon les besoins réels et les caractéristiques locales de l’eau.
Voici les options les plus pertinentes à Marseille :
- Les carafes filtrantes : idéales pour améliorer le goût (réduction du chlore), mais peu efficaces contre les nitrates ou bactéries. Bonne solution d’entrée de gamme.
- Les filtres sur robinet : faciles à installer, ils permettent aussi d’agir sur certains contaminants chimiques. Nécessitent un changement régulier de cartouches.
- Les systèmes à osmose inverse : très efficaces (élimination jusqu’à 99 % des substances), mais nécessitent une installation plus complexe et produisent une certaine quantité d’eau rejetée. Intéressant pour les usages sensibles (bébés, cuisine, alimentation crue).
- Les filtres à gravité (type Berkey, Néa, ou Aquabank) : fonctionnement sans électricité, filtration lente mais poussée (et portable). Appréciés des particuliers cherchant une solution indépendante, surtout en cas de coupure d’eau ou de doute sur la qualité ponctuelle du réseau.
Un Marseillais vivant dans un immeuble des années 50, avec des canalisations en plomb et de l’eau au goût de chlore, n’aura pas les mêmes besoins qu’une famille habitant les quartiers sud dans une maison récente. La clé ? Analyser son contexte et choisir des équipements adaptés… au lieu de simplement suivre la dernière tendance du moment.
Petit rappel pratique : que faire si l’eau a un goût suspect ?
Pas besoin d’être chimiste pour détecter une anomalie. Voici quelques réflexes utiles :
- Laisser couler l’eau une minute le matin avant de la boire, surtout si elle a stagné dans les tuyaux.
- Remplir une carafe et la placer au réfrigérateur 1 à 2 heures : cela atténue souvent le chlore et améliore la saveur.
- Si un goût métallique, terreux ou chimique persiste, contacter la régie des eaux au 09 69 39 40 50 ou consulter les analyses mensuelles disponibles sur le site Eau de Marseille Métropole.
Une légère odeur de chlore n’est pas nécessairement inquiétante. En revanche, un trouble de l’eau, une couleur anormale, une mousse persistante ou des effets digestifs inexpliqués justifient une vigilance renforcée.
L’essentiel à retenir sur l’eau marseillaise
L’eau du robinet à Marseille est globalement de bonne qualité, alimentée par une ressource de montagne, bien traitée et soigneusement surveillée. Mais comme partout, elle n’est pas exempte de critiques : goût perfectible, composés chimiques résiduels, canalisations vieillissantes.
En fonction de vos usages, de votre sensibilité et de l’état de vos installations domestiques, l’utilisation d’un filtre peut améliorer le confort et limiter les expositions inutiles. Une démarche proactive, simple à mettre en place… et qui participe aussi à la réduction des bouteilles plastiques, omniprésentes dans les foyers marseillais.
Envie d’aller plus loin ? Sur ce blog, vous trouverez des comparatifs détaillés sur les différents purificateurs d’eau disponibles, ainsi que des guides par ville pour mieux comprendre les spécificités locales. Car boire de l’eau du robinet, c’est aussi faire le choix d’un geste quotidien plus conscient.