Eau du robinet montpellier : quelle est sa teneur en nitrate ?

Eau du robinet montpellier : quelle est sa teneur en nitrate ?

Une eau du robinet globalement surveillée à Montpellier

Montpellier, ville dynamique du sud de la France connue pour ses ruelles médiévales et son climat méditerranéen, profite d’un accès à l’eau potable provenant principalement de ressources souterraines. Mais derrière cette apparente tranquillité, se cache une question préoccupante pour les consommateurs soucieux de leur santé : quelle est la teneur en nitrate de l’eau du robinet à Montpellier ?

Les nitrates, bien qu’ils soient naturellement présents dans l’environnement, peuvent devenir problématiques lorsque leur concentration dépasse certaines limites. Utilisés massivement dans l’agriculture sous forme d’engrais, ils finissent souvent par s’infiltrer dans les nappes phréatiques, influençant directement la qualité de l’eau distribuée au robinet.

Alors, doit-on s’inquiéter ? D’où viennent précisément ces nitrates ? Et surtout, les niveaux mesurés à Montpellier sont-ils dans les normes ? C’est ce que nous allons voir ensemble.

Qu’est-ce qu’un nitrate et pourquoi devrait-on s’y intéresser ?

Avant de nous plonger dans les spécificités montpelliéraines, rappelons rapidement ce qu’est un nitrate. Les nitrates (NO₃⁻) sont des composés azotés solubles dans l’eau. Indispensables à la croissance des plantes, on les retrouve dans de nombreux engrais chimiques et organiques. Le problème, c’est que leur excès peut contaminer les sols, les rivières, et surtout les nappes phréatiques.

Une fois présents dans l’eau potable, les nitrates peuvent représenter un risque pour la santé, notamment pour les nourrissons (syndrome du bébé bleu), et sont soupçonnés d’avoir des effets à long terme, bien que les recherches soient toujours en cours sur ce point.

La norme française, conforme à la directive européenne, fixe le seuil maximum de nitrate à 50 mg/L dans l’eau potable.

L’origine de l’eau du robinet à Montpellier

Montpellier est principalement alimentée par l’usine de traitement d’eau du Lez, située à Assas, qui puise dans la source du Lez, une résurgence karstique alimentée notamment par les infiltrations venant du causse d’Argelliers et de la région nord de Montpellier.

L’eau distribuée provient également en partie des nappes phréatiques locales, ce qui expose potentiellement le réseau à des contaminations diffuses issues de l’activité agricole environnante, notamment dans la plaine de Mauguio et les garrigues où l’agriculture reste bien présente.

Quelle est la teneur en nitrate mesurée à Montpellier ?

Selon les données les plus récentes fournies par le Ministère de la Santé et les publications de l’Agence Régionale de Santé (ARS Occitanie), la teneur moyenne en nitrate relevée dans l’eau du robinet de Montpellier se situe entre 15 et 30 mg/L, bien en dessous de la norme légale des 50 mg/L.

Voici un aperçu des relevés de nitrate réalisés à différents points du réseau :

  • Zone centre-ville : entre 17 et 20 mg/L
  • Quartiers nord (Hôpitaux-Facultés, Plan des 4 Seigneurs) : autour de 15 à 18 mg/L
  • Quartiers sud (Prés d’Arènes, Croix-d’Argent) : entre 22 et 28 mg/L
  • Montpellier-Castelnau-le-Lez : autour de 25 mg/L

On observe donc une certaine variabilité dans les résultats, ce qui est logique compte tenu du mode de distribution. Toutefois, aucune valeur inquiétante n’a encore été signalée à ce jour par les autorités sanitaires.

Pourquoi certaines zones affichent-elles des taux plus élevés ?

Les différences de concentration entre quartiers s’expliquent avant tout par la configuration hydraulique du réseau. À Montpellier, plusieurs sources peuvent alimenter les secteurs résidentiels : eau du Lez traitée, forage de nappes peu profondes ou compléments issus d’autres installations communautaires (notamment via le réseau de la Métropole).

Les zones sud, historiquement plus proches de zones agricoles et de cultures intensives maraîchères ou viticoles, cumulent parfois une vulnérabilité de leur nappe et des apports diffuses de nitrates issus d’activités anciennes.

C’est surtout en période de fortes pluies ou pendant des épisodes pluvieux automnaux que ces apports augmentent, bien que les unités de traitement et les mélanges réalisés en aval garantissent globalement le maintien en deçà des seuils réglementaires.

Le traitement de l’eau à Montpellier : une double sécurité

L’eau issue de la source du Lez, considérée comme relativement « protégée » grâce à la nature calcaire du bassin versant et la filtration naturelle du karst, subit tout de même une série de traitements au sein de l’usine d’Assas. Ces étapes incluent :

  • La préoxydation (pour éliminer les micro-organismes)
  • La filtration sur sable
  • La désinfection finale au chlore

En revanche, il n’y a pas de traitement spécifique anti-nitrates aujourd’hui à Montpellier. La raison principale : les niveaux actuels ne le nécessitent pas. Mais cela implique une vigilance constante, notamment en cas d’augmentation due aux sécheresses, aux remontées de nappes ou à une pression accrue sur les ressources locales.

Et si je veux aller plus loin : que faire chez soi ?

Pour ceux qui souhaitent contrôler ou réduire la présence de nitrates dans leur eau domestique, plusieurs options s’offrent à vous. Même si l’eau montpelliéraine respecte la réglementation, vous pouvez envisager une filtration personnalisée si vous êtes particulièrement sensible ou si vous vivez avec des nourrissons.

Voici quelques équipements disponibles sur le marché :

  • Carafes filtrantes : peu coûteuses, mais leur efficacité sur les nitrates est limitée.
  • Systèmes à osmose inverse : très performants pour éliminer les nitrates, mais nécessitent un entretien rigoureux.
  • Filtres sur robinet ou sous évier à résine échangeuse d’ions : utiles dans certains cas spécifiques, mais à surveiller pour éviter la saturation.

Pour faire le bon choix, l’idéal est de connaître précisément la teneur en nitrate de votre propre point d’eau, notamment si vous êtes en maison individuelle. Des kits de test disponibles en pharmacie ou sur Internet peuvent vous aider à faire ce point.

Des outils pour rester informé en tant que consommateur

Heureusement, plusieurs ressources permettent aux habitants de Montpellier (et d’ailleurs) de suivre la qualité de leur eau en temps réel :

Un autre moyen simple de se tenir au courant : votre facture d’eau. Elle doit obligatoirement mentionner les principaux indicateurs de qualité (dont les nitrates), et vous pouvez y retrouver des infos utiles comme la dureté de l’eau ou les volumes prélevés/consommés.

Montpellier : une ville vigilante, mais pas à l’abri

Si la situation actuelle de l’eau du robinet à Montpellier peut être jugée rassurante, il ne faut pas baisser la garde. Les défis environnementaux — notamment le changement climatique, la pression urbaine et la remontée des nappes polluées — pourraient à terme affecter la concentration en nitrates si des mesures de prévention ne sont pas renforcées.

La réduction de l’usage des engrais azotés, la surveillance renforcée des nappes et l’optimisation des zones de captage sont des leviers essentiels pour maintenir la qualité de l’eau dans les années à venir.

En tant que consommateurs, connaître la composition de l’eau, comprendre d’où elle vient, et avoir les bons réflexes d’équipement ou de test, reste l’une des meilleures façons de rester acteur de sa santé et de participer à une gestion durable des ressources.

Alors, un petit test de votre robinet ce week-end ? Cela pourrait bien vous en apprendre plus que vous ne le pensez.