Pourquoi purifier l’eau si elle est déjà potable

Pourquoi purifier l’eau si elle est déjà potable

Quand on parle de purifier l’eau du robinet, beaucoup répondent : « Mais elle est déjà potable, non ? » C’est vrai, en France comme dans de nombreux pays d’Europe, l’eau du robinet respecte des normes strictes de potabilité. Mais « potable » ne veut pas toujours dire « pure », ni « exempte de tout risque ». Alors, pourquoi purifier une eau qui semble déjà sûre ? Décortiquons ensemble cette question, en nous appuyant sur des faits concrets et des données fiables.

Potable ne veut pas dire parfaite

En France, l’eau du robinet est soumise à des contrôles sanitaires rigoureux : plus de 60 paramètres sont testés régulièrement. Ces contrôles visent à détecter la présence de microbes, de nitrates, de pesticides, de métaux lourds ou encore de résidus médicamenteux.

Mais cela ne signifie pas que tout est sans reproche. En réalité, plusieurs études ont montré que :

  • Des traces de résidus pharmaceutiques sont encore présentes dans certains réseaux urbains.
  • La présence de chlore, indispensable pour désinfecter l’eau, peut altérer le goût voire générer des sous-produits qui ne sont pas anodins à long terme.
  • Des nitrates ou des métaux comme le plomb peuvent réapparaître dans l’eau, selon l’ancienneté des canalisations à l’intérieur même des immeubles.

Autrement dit, l’eau est conforme… mais cela ne garantit pas son innocuité absolue.

Le goût et l’odeur : des freins au quotidien

C’est souvent le premier commentaire qu’on entend : « Je n’aime pas le goût de l’eau du robinet ». Et pour cause, le chlore, utilisé systématiquement pour éviter la prolifération bactérienne, laisse une saveur et une odeur désagréables. Certains y sont plus sensibles que d’autres. Résultat ? Beaucoup se tournent vers l’eau en bouteille… alors qu’ils pourraient tout simplement filtrer leur eau.

Un filtre à charbon actif, par exemple, suffit à éliminer le goût chloré et à améliorer significativement l’expérience de consommation. Un simple test à l’aveugle peut en convaincre plus d’un.

Les résidus invisibles mais bien présents

Les normes de potabilité autorisent la présence de certains contaminants… dans les limites considérées comme non dangereuses. Mais cumuler régulièrement de petites quantités de substances chimiques ou organiques soulève une question que de plus en plus de scientifiques posent : quelles conséquences à long terme ?

Voici quelques exemples de substances retrouvées dans l’eau du robinet :

  • Des résidus de pesticides, même en zone urbaine, issus du ruissellement agricole ou des nappes phréatiques contaminées.
  • Des hormones ou molécules issues de traitements médicaux, évacuées via les urines et mal filtrées par les stations d’épuration.
  • Du plomb, encore présent dans certaines canalisations anciennes, notamment dans les habitations construites avant 1950.

Les filtres à osmose inverse ou les carafes filtrantes de qualité permettent de réduire ces substances indésirables. À titre d’exemple, des tests indépendants ont montré que certains purificateurs éliminaient plus de 90 % des résidus de médicaments et de pesticides.

Les enfants, femmes enceintes et personnes fragiles : un public plus exposé

Les autorités sanitaires le rappellent régulièrement : certains groupes de population sont plus sensibles à la qualité de l’eau. C’est le cas des nourrissons, des femmes enceintes, des personnes immunodéprimées ou âgées. Pour eux, même un taux considéré comme « acceptable » peut présenter un risque accru.

Par exemple, les nitrates présentent un danger particulier pour les bébés de moins de 6 mois, car ils peuvent provoquer une maladie grave appelée méthémoglobinémie (« syndrome du bébé bleu »). Dans les zones rurales, il est souvent recommandé de ne pas préparer les biberons avec l’eau du robinet, notamment sans analyse préalable.

Dans ce contexte, purifier l’eau n’est pas un luxe, mais une précaution légitime pour garantir leur sécurité.

Et l’eau en bouteille, alors ?

On pourrait se dire que la solution à tout cela est dans l’eau en bouteille. Mais elle est loin d’être parfaite :

  • Une bouteille en plastique nécessite 100 à 200 ml de pétrole pour être produite.
  • Elle mettra jusqu’à 450 ans à se dégrader.
  • Des microplastiques ont été retrouvés dans certaines marques d’eau en bouteille… ce qui met en cause leur prétendue pureté.
  • Enfin, l’eau embouteillée coûte 100 à 300 fois plus cher que l’eau du robinet.

À l’inverse, un système de purification à domicile permet de consommer une eau propre, bonne, accessible à volonté, avec un impact environnemental bien plus faible.

Que peut-on filtrer exactement ?

Les dispositifs de purification ne se valent pas tous. Selon leur technologie, leur efficacité varie :

  • Les carafes filtrantes : pratiques et peu onéreuses, elles sont efficaces contre le chlore, certains pesticides et métaux lourds, mais doivent être changées régulièrement pour éviter la prolifération bactérienne.
  • Les filtres à charbon actif : couramment utilisés sous évier, ils améliorent le goût, et sont efficaces sur les résidus chimiques légers.
  • Les filtres par osmose inverse : la solution la plus complète, ils permettent d’éliminer jusqu’à 99 % des contaminants, y compris les nitrates, bactéries, résidus médicamenteux et métaux lourds.
  • Les purificateurs UV : orientés désinfection, ils détruisent virus et bactéries mais n’agissent pas sur les composants chimiques.

Il est donc essentiel de choisir un système adapté à ses besoins, à la qualité de l’eau locale, et à l’usage (boisson, cuisson, etc.).

Exemple concret : le cas de l’eau à Paris

À Paris, l’eau est généralement de bonne qualité et respecte les normes. Mais elle est très minéralisée et fortement chlorée. Résultat : certaines personnes se plaignent d’un goût désagréable ou constatent qu’elle laisse des dépôts dans les bouilloires ou cafetières.

Un système de filtration simple permettrait d’améliorer sensiblement son goût, de réduire la charge minérale, de préserver vos appareils électroménagers, tout en évitant l’achat d’eau en bouteille. Dans ce contexte urbain, la carafe filtrante ou le filtre sous évier représente une solution équilibrée.

Un geste pour l’environnement (et pour votre portefeuille)

En filtrant à domicile et en utilisant une gourde réutilisable, on évite à la fois la production de déchets plastiques et les coûts récurrents liés à l’eau en bouteille.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une famille de 4 personnes qui consomme 2L d’eau embouteillée par jour dépense environ 700 € par an… contre 50 à 150 € pour un système de filtration selon le modèle choisi.

En optant pour une purification intelligente, on allège la facture, on réduit son empreinte carbone et on s’offre une eau de meilleure qualité au quotidien.

En résumé : boire « mieux » sans surconsommer

Boire une eau véritablement saine, goûteuse et adaptée à nos besoins ne devrait pas être un luxe. Si l’eau du robinet est globalement sûre en France, purifier son eau reste un choix pertinent voire nécessaire, selon son lieu d’habitation, son état de santé ou ses préférences gustatives.

Ce n’est pas remettre en cause le travail admirable des régies d’eau potable, mais plutôt assurer une seconde couche de sécurité et de confort. Un peu comme installer un purificateur d’air chez soi, même si l’air extérieur est officiellement respirable.

Et vous, avez-vous déjà goûté la différence entre l’eau brute du robinet et la même eau filtrée ? Le jour où vous testez, il est souvent difficile de revenir en arrière…