Purificateur d'eau du robinet

Quels minéraux retrouve-t-on dans l’eau du robinet ?

Quels minéraux retrouve-t-on dans l’eau du robinet ?

Pourquoi l’eau du robinet contient-elle des minéraux ?

On entend souvent dire que l’eau potable est « minéralisée » ou qu’elle contient des oligo-éléments. Mais d’où viennent ces minéraux présents dans l’eau du robinet ? Sont-ils bénéfiques ou problématiques ? Pour répondre à ces questions, il faut d’abord comprendre un point essentiel : l’eau, avant d’arriver à notre robinet, suit un long parcours à travers des sols riches en minéraux. Elle se charge naturellement en éléments qu’elle dissout au contact des roches, du sable et de la terre. Ces substances ne sont pas ajoutées artificiellement, elles sont le fruit d’un processus géologique naturel.

En France, la qualité minérale de l’eau varie énormément d’une région à l’autre, en fonction de la géologie locale. Une eau qui traverse des terrains calcaires, comme en Île-de-France, sera naturellement plus dure (riche en calcium et magnésium). À l’inverse, dans des zones granitiques ou volcaniques, comme en Auvergne, l’eau sera plus douce et parfois plus acide.

Les principaux minéraux présents dans l’eau du robinet

Entrons maintenant dans le vif du sujet : quels sont ces fameux minéraux que l’on retrouve dans l’eau courante ? Voici les plus courants, avec leurs rôles et leurs implications pour la santé.

Calcium (Ca²⁺)

C’est l’un des minéraux les plus répandus dans l’eau du robinet, surtout dans les zones à eau dure. Le calcium joue un rôle clé dans le développement osseux, la coagulation sanguine et le bon fonctionnement des muscles. Une eau riche en calcium peut couvrir jusqu’à 15-20 % des apports journaliers recommandés pour un adulte.

Exemple concret : À Paris, le taux de calcium dans l’eau du robinet tourne autour de 90 à 110 mg/L. À titre de comparaison, certaines eaux minérales vendues en bouteille affichent des teneurs similaires.

Magnésium (Mg²⁺)

Le magnésium est souvent présent aux côtés du calcium, surtout dans les eaux dures. Il aide à prévenir les crampes musculaires, participe à la synthèse des protéines et au bon fonctionnement du système nerveux.

Une eau contenant plus de 10 mg/L de magnésium contribue déjà de manière notable à l’apport quotidien (le besoin moyen se situant autour de 300-400 mg/jour selon l’âge et le sexe).

Sodium (Na⁺)

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le sodium est d’origine naturelle dans l’eau potable. Il peut aussi provenir du traitement de l’eau (adoucisseurs, chloration). Il est utile pour réguler la pression osmotique et l’hydratation cellulaire. Toutefois, des concentrations trop élevées sont déconseillées pour les personnes hypertendues.

En France, l’eau du robinet contient généralement entre 5 et 50 mg/L de sodium. L’OMS recommande un maximum de 200 mg/L.

Potassium (K⁺)

Présent en très faible quantité, le potassium est essentiel pour la contraction musculaire et la bonne transmission nerveuse. Il dépasse rarement quelques mg/L dans l’eau potable, ce qui le rend peu significatif sur le plan nutritionnel — mais non négligeable sur le plan de la surveillance médicale ou environnementale.

Bicarbonates (HCO₃⁻)

Ces composés alcalins permettent de réguler l’acidité de l’eau. Ils proviennent souvent du dioxyde de carbone dissous dans les sols calcaires. Les bicarbonates jouent un rôle tampon utile, notamment dans la digestion.

Une eau bicarbonatée peut aider à contrer les troubles digestifs légers liés à une acidité gastrique. Certaines eaux naturelles comme la Saint-Yorre sont réputées précisément pour cette propriété.

Sulfates (SO₄²⁻)

Les sulfates proviennent de la dissolution de minéraux comme le gypse. En quantités modérées, aucun effet nocif n’est à craindre. Au-delà de 250 mg/L, ils peuvent avoir un effet laxatif, surtout chez les jeunes enfants ou les personnes sensibles.

Chlorures (Cl⁻)

Les chlorures, à ne pas confondre avec le chlore (la molécule utilisée pour désinfecter l’eau), sont des sels dissous présents naturellement ou issus du traitement de l’eau. Ils contribuent à la conductivité électrique de l’eau. Leur présence est surveillée, car un excès peut signaler une pollution (par les routes salées ou des rejets industriels).

Les oligo-éléments : discrets mais précieux

Certains minéraux sont présents à l’état de traces, mais n’en restent pas moins essentiels pour notre organisme. En voici quelques-uns :

Ces éléments, bien qu’en quantité infime, participent à la santé globale. Cependant, pour la majorité des gens, leur principal apport en oligo-éléments reste l’alimentation, plus que l’eau.

Que significent les termes « eau dure » et « eau douce » ?

Vous avez peut-être déjà constaté que votre cafetière se couvre de tartre plus vite qu’à la maison de vos parents. Cela tient à la dureté de l’eau.

La « dureté » est déterminée principalement par la concentration en calcium et magnésium. Elle s’exprime en °f (degré français) :

Comme évoqué plus haut, à Paris ou à Lille, l’eau est naturellement dure, entre 25 et 35 °f. Elle contient donc plus de minéraux, notamment du calcium, qui peut provoquer du tartre mais protège aussi vos canalisations contre la corrosion.

A contrario, à Rennes, où l’eau est plus douce, les dépôts sont plus rares, mais l’usage de matériaux résistants est crucial dans la plomberie pour éviter les effets corrosifs.

Les minéraux influencent-ils le goût de l’eau ?

Absolument. Même si l’eau est « incolore, inodore et sans saveur » en théorie, la réalité est toute autre. Les sels minéraux influencent nettement le goût de l’eau du robinet. Une eau très minéralisée peut avoir un goût plus « sec » ou « salé ». Une eau pauvre en minéraux peut paraître plus fade, voire légèrement métallique selon les canalisations.

Le goût varie aussi en fonction de la température de l’eau, de son pH, de sa teneur en chlore (ajouté pour désinfecter). Il n’est donc pas étonnant que certaines personnes préfèrent filtrer leur eau ou opter pour des carafes à charbon actif pour améliorer son goût, sans pour autant retirer les minéraux utiles.

Faut-il se méfier des minéraux présents dans l’eau du robinet ?

En règle générale, non. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et les distributeurs d’eau (comme Eau de Paris ou Lyonnaise des Eaux) effectuent des contrôles stricts. L’eau du robinet française est l’un des produits alimentaires les plus surveillés du pays, avec plus de 54 paramètres analysés régulièrement.

Cependant, pour certaines populations sensibles (nourrissons, personnes sous régime hyposodé, malades du rein), il peut être utile de vérifier la composition minérale locale. Ces informations sont disponibles dans votre mairie ou sur le site du ministère de la Santé (via la carte interactive de la qualité de l’eau potable).

Autre point à noter : certains traitements domestiques, comme les adoucisseurs mal réglés, peuvent déséquilibrer le rapport calcium/sodium. Il est donc conseillé de faire analyser ponctuellement l’eau filtrée au robinet après ce type d’installation.

L’impact des minéraux sur les appareils électroménagers

Sans grande surprise, les minéraux – surtout le calcium et le magnésium – ont des effets visibles :

Dans ce contexte, les filtres antitartre, les carafes filtrantes, ou les systèmes d’osmose inverse peuvent s’avérer utiles — en choisissant un équipement adapté pour ne pas retirer complètement les bons minéraux.

En somme, les minéraux présents dans l’eau du robinet ne sont pas seulement là par hasard. Ils témoignent de la richesse géologique de nos régions et participent, à leur manière, à notre équilibre nutritionnel et à l’identité du goût de notre eau. À condition de les connaître, ils deviennent des alliés… ou à défaut, des signaux à surveiller.

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